Avec « TOIT POUR TOUS », c’est le logement qui prime.
Un logement : une première brique sur le chemin de la reconstruction.
Avoir un toit sur la tête et reprendre les rênes de sa vie.
Le logement, point de départ pour se reconstruire.
Le logement d’abord, « Housing first » en anglais, un modèle élaboré par un certain Dr Tsemberis à New York, il y a maintenant trente ans. Destiné, à la base, à mettre fin aux sans-abrisme chez les personnes ayant des besoins élevés d’accompagnement, il se décline depuis sous diverses formes en Europe aussi. À Genève, l’ONG « TOIT POUR TOUS » s’est inspirée de ce modèle, voilà déjà cinq ans, avec de belles réalisations et au compteur, un chiffre qui se passe de commentaires : quelque cent personnes ont retrouvé, grâce à elle, un toit.
Émission TEMPS PRÉSENT diffusée le 06.05.2021 RTS 1 : Expulsé de son appartement en plein Covid. Et si ça vous arrivait ?
Et si on renversait les choses, si on attaquait le problème autrement, en faisant du logement le premier palier sur le chemin de la reconstruction et du mieux-être ? Le logement, dès lors, ne constituerait plus ce Graal inespéré, récompense ultime, après avoir réussi toutes les étapes, rempli toutes les cases, avoir fait amende honorable. On peut tous imaginer à quel point ce processus doit être douloureux et culpabilisant, d’autant plus pour des personnes ayant parfois tout perdu, jusqu’à leur dignité, https://www.toitpourtous.org/image-temps-prensent_toit_pour_tous/jusqu’à leur raison d’être. En leur offrant un toit et avec cela un sentiment de sécurité et d’appartenance, ne leur donnerait-on pas de meilleurs outils pour affronter tout ce qu’elles devront gérer ensuite, à savoir, une réinsertion professionnelle, la guérison, le retour à la réalité avec ses rythmes et ses routines, une resocialisation avec des collègues ou des voisins, une cohabitation avec un enfant dont on a peut-être été si longtemps éloigné… La vie quoi ! Une vie dont certains, par la force des choses et des événements, en ont même oublié, tout simplement, le fonctionnement.
Si le modèle de base du Dr Tsemberis s’adressait alors particulièrement à des personnes souffrant de problèmes psychiques ou de dépendance, on réalise aujourd’hui que le sans-abrisme peut toucher un prisme bien plus large, notamment à travers la crise sanitaire que nous traversons qui permet de mettre en lumière la fragilité de certaines situations. On aura du mal désormais à en détourner le regard. Parce qu’elle a elle-même traversé cette épreuve en 2013, avec la nécessité de quitter le domicile familial, Kim Grootscholten, fondatrice de l’ONG « TOIT POUR TOUS » a fait de son cheminement personnel une cause qu’elle défend avec beaucoup d’énergie, de fermeté et de volonté. Son parcours de vie lui permet de dire que : « Tout un chacun peut, à un moment de sa vie, être confronté à la précarité ».
Où vais-je dormir ce soir ? Pour la majorité d’entre nous, cet aspect de notre vie nous semble évident. On bataille entre le boulot, les horaires de la crèche, les déplacements professionnels, les courses du soir, avec l’impression de ne pas avoir une minute à soi. Pour d’autres, la préoccupation n’est pas de savoir ce qu’on mangera ce soir, ni si j’aurai le temps d’aller au fitness pour me faire du bien, pour décompresser d’une journée professionnelle bien remplie. Pour d’autres, à l’heure où vous baignez vos enfants ou appréciez un verre de vin blanc pendant que le repas mijote, le combat est tout autre. Où dormir ce soir ? J’ai un travail, mais je ne peux pas m’offrir un toit. Je me suis séparé de ma femme, je paie la pension, car je veux assumer mon rôle, jusqu’au bout, malgré les circonstances. J’ai dû quitter le foyer conjugal, mon enfant sous le bras, dans l’urgence, je ne sais pas où aller… J’ai des dettes… Autant de situations qui rendent l’accès à un logement impossible.
Être à la rue, ça peut être vous, ça peut être moi. À tout moment.
L’exclusion n’épargne personne. On perd pied, même l’espace de quelques instants, et c’est tout l’édifice qui s’écroule. Et bien inévitablement, il faut plus de temps pour reconstruire, ce qui a été brisé presque en un clin d’œil.
Quelques nuits passées à l’hôtel en urgence, un lit douillet, merci pour ça et après quoi ? Tout cela ne ressemble en définitif juste à un sparadrap qui colmate une blessure, un besoin immédiat, mais pour que la vie puisse continuer, pour tout un chacun, qu’importe son parcours de vie, laissons-nous imaginer d’autres structures d’accueil. À l’image de ce que propose « TOIT POUR TOUS », en trouvant des arrangements avec des régies pour qu’elles ouvrent leurs portes, sous garanties, à des personnes dans le besoin, en espérant aussi à l’avenir pouvoir convertir des bureaux à Genève, avec tout ce qu’on y construit, autant d’espaces vides, autant de possibilités de reloger des gens qui en feraient bon usage. Les recherches ont à ce propos montré, que cela soit aux États-Unis, au Canada et en Europe, que ce modèle de « logement d’abord » permettait de mettre fin au sans-abrisme d’au moins huit personnes sur dix.
Dans la structure d’Eco-village proposée par « TOIT POUR TOUS », on se propose d’aller encore plus loin dans la démarche, le but n’étant pas que le bénéficiaire s’enferme dans sa « Tiny-house » qui à échelles certes réduites, lui offre tout le confort nécessaire. À lui désormais de renouer avec la vie sociale, ses voisins qui l’entourent, les habitants de la commune d’Avusy qui ont accepté d’accueillir ce petit microcosme dans leur village. À lui désormais de s’impliquer dans une communauté, en étant tout simplement présent, en mettant la main à la terre dans les jardins communautaires, en étant à l’écoute des envies et des besoins de son entourage, en renouant en quelque sorte avec l’essentiel, parce qu’une chose est claire : « C’est ensemble que nous pourrons affronter les enjeux de demain ».
Article signé Virginie Brawand, journaliste.
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